WhatsPop est une fresque psychédélico-lyrique pour 6 instrumentistes, une chanteuse et une voix enregistrée, celle de Pacôme Thiellement dont le livre, L’enquête infinie, est à l’origine du projet d’Aurélien Dumont. WhatsPop nous invite à un concert en forme d’enquête-énigme pour interroger, au sein d’un dialogue fusionnel entre Pop-culture et musique contemporaine, les états de conscience modifiés et partagés que peut procurer la musique. WhatsPop est un voyage psychédélique qui traverse tout autant un sonnet de Shakespeare, un rapport déclassifié de la CIA, des publicités et jingles décalés, un poème de James Joyce, des citations de Claude Debussy, des sonorité empruntées à Radiohead.

À partir de l’ouvrage foisonnant de Pacôme Thiellement, explorant la culture populaire qui s’étendrait du Théâtre élisabéthain du xvie siècle jusqu’aux séries télévisées d’aujourd’hui en passant par le jazz, le cinéma, le roman de science-fiction, la musique pop des années 1960-70, la bande-dessinée, Aurélien Dumont s’interroge sur les connexions, les recoupements possibles, les connexions entre la musique écrite et la culture Pop : Debussy n’a-t-il pas mis en musique les mots de Poe dans La chute de la maison Usher dont la première trace enregistrée figure sur un concept album du groupe de rock progressif The Alan Parsons Project en 1976 (Tales of History and Imagination) ? Le second disque d’Ummagumma de Pink Floyd ne transpire-t-il pas l’influence d’Edgard Varèse ? Sting n’a-t-il pas interprété les chansons de John Dowland ? En se posant ces questions, Aurélien Dumont réalise qu’il serait possible de les mettre en regard au sein d’une œuvre musicale et de faire ainsi dialoguer des références complétements réorchestrées, des pastiches de musique de série télé ou de films de science-fiction avec ce que le compositeur nomme les OEM, les Objets Esthétiquement Modifiés qui sont, à partir d’une analogie un peu grotesque aux OGM, une technique de composition entre le collage et la citation qui permet une gradation de la modification esthétique des « objets-sources ».

Aurélien Dumont fait ainsi appel à la metteure en scène Léna Rondé et la chanteuse lyrique Juliette Allen pour l’accompagner dans la fabrication de ce projet inclassable et pour lui conférer ainsi une réelle dimension scénique et construire la dramaturgie de ce quasi-opéra où le sujet central est : la musique.